un problème de volonté ?

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Je sais pas si c’est un manque de volonté… volonté de quoi ?

Je crois au contraire que la volonté est de trop ici.

Je continue sur la lancée volontaire de ce que je projetais pour cette rentrée avant d’y être, et maintenant que j’y suis… et bien il s’avère que je ne suis pas la personne qui peut faire ce qui était prévu comme c’était prévu. Mon désir est ailleurs, mon énergie est autre.

Le moi du passé qui avait tout bien planifié aurait mieux fait de s’y mettre lui-même, parce que c’était un plan sur mesure pour lui – et peut-être lui seul..

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seul·e avec mon cadre de travail…

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« ça fait du bien de revenir à la solitude, mais je n’arrive pas à m’empêcher de me mettre la pression pour avancer mes trucs, et finalement je bloque… peut-être parce que je retrouve le vide de ma vie, et la peur de n’aller nulle part…

_ je ne comprends pas : quel vide ? il y a quelque part où aller ??

_ hum… j’ai besoin de quelque chose qui me tienne, qui tienne mes journées, qui fasse que je me lève le matin et que ça vaille la peine de manger/dormir/gnagnagna. D’habitude, c’est élaborer des formes. C’est difficile d’arrêter quand viennent les vacances… et quand je reprends, tout est si difficile et inaccessible et je suis tellement inefficace que j’ai peur de ne plus y arriver… Les vacances m’ont fait du bien, mais je crois que je ne suis pas très fort pour les transitions… »

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… parce que parfois c’est plus facile de trouver les mots quand des questions sont posées :)

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… de mon coté, c’est désirs et idées tous azimuts, et peu d’énergie de cadre, d’autocontrôle, de choix… c’est pourtant tellement agréable de faire les choses les unes après les autres, et de les mener à bien… c’est à réinstaurer ça que je dois travailler, je pense…

… et vous, ça va la rentrée ? pas trop déboussolé.e.s ?

limites

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Que c’est difficile de poser une saine limite, d’assumer enfin la responsabilité de maintenir mon bien-être et mon équilibre !

je tremblais comme une feuille, en rappelant qu’une semaine de cohabitation, pour moi, c’est un défi, que nous avions voulu tenter mais que je sentais fort ma limite…

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un nouvelle ère commence. j’ai su poser une limite. je sais la tenir.

…et, de ce fait, revenir dans ma justesse : sentir la joie qui revient, la vie, le désir pour ci ou ça (proposer de faire un gaspacho)… c’est fou : dès que je ne me résigne pas, dès que je cesse de me plier, le cri des martinets devant la fenêtre revient intact – et à sa suite, l’infinie beauté du monde, et de l’instant, me cueille à nouveau, me saisit.

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en préparant le gaspacho, je tremblais de tout mon corps.

et puis c’est passé.

comme un bouchon à faire sauter

pour pouvoir reprendre mes performances (même en vidéo), il faut que je me mette au clair avec cette histoire d’exotisme. Et de copie.

(il m’apparaît soudain que partout là où ça bloque – exotisme, copie, adresse – concerne le rapport à l’altérité)

il ne sert à rien de faire le beau, d’user mes forces, temps et compétences sur d’autres thèmes – c’est là que pour moi ça se joue ces temps ci

24 mars 2021

le moi prochain

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parler et agir selon sa justesse

tout en sachant qu’elle est partielle, transitoire

c’est ce qu’on peut faire de mieux pour le moi prochain

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prendre ce risque

d’exister maintenant

plutôt que d’attendre d’être le moi prochain

– celui qui aurait le droit, qui serait plus juste –

au risque qu’il ne puisse pas même advenir

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se cantonner

(des années de philosophie

des années d’élaborations de toutes sortes

pourquoi me contenter de cantonner ces outils au décoratif qu’on m’a prescrit

quand ils pourraient servir la vie-même

– la mienne du moins, dans l’exigence de justesse qui la fonde… la mienne du moins, qui est partie du tout tant qu’elle ne cherche pas – par peur ? – à se placer hors-jeu, au-dessus ou à l’abri)

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transformer l’opportunité

absurdité de vivre une vie pensée à ma place par d’autres, quand j’ai les capacités, au même titre que chacun.e (non?), de faire des choix et d’en répondre.

De plus, je crois que les remarques que font les gens visent plus à susciter de la discussion, de la réflexion, qu’à faire office de fourches caudines.

Quel gaspillage, là encore !

Quelle manière étrange, parfois, de transformer l’opportunité d’une réflexion, d’une interaction, d’un dépassement, en silenciation, inexistance, résignation…

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à nouveau

à nouveau je sens la joie du printemps .

Je crois que tout ça est vain – le plus beau des paysages, le soleil, le chant des oiseaux, la grande aventure de la vie – quand on se résigne à vivre hors de sa vérité.

Cette histoire de vérité, ce n’est pas sauver le monde, ce n’est pas le devoir, ce n’est pas être irréprochable.

c’est être, à chaque instant, au plus près, au plus exact de ce qui fait sens et valeur à nos yeux. À tel instant, avec telles forces, dans tel contexte – et tel rapport de force

l’estime mutuelle qu’on préserve en taisant un différend n’ a plus rien d’une estime mutuelle

l’amitié qu’on préserve en obtempérant contre sa conviction n’a plus rien d’une amitié

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de trop

la peur de déranger en existant me fait agir sur la base du postulat que mon existence est comme de trop

– que ce soit car trop partagée ou trop unique –

si je parvenais à désactiver ce postulat (objectivement ni plus ni moins vrai que son inverse, ou que toute autre affirmation de valeur ou de sens totalisante, absolue), je mettrai fin, il me semble, à une grande hémorragie d’énergie, et serais plusse en mesure de jouer ma partition, et la vie vaudrait à nouveau d’être vécue (pas comme un simple horizon de conformité plate et d’inaccessible irréprochabilité – être irréprochable, je crois, ce serait tout bonnement cesser d’exister : est-ce pour cela que j’en ai tant rêvé ?)

bon

ça va mieux en l’écrivant

(je pourrais commencer par poster ça,

pour brûler mes vaisseaux, m’ôter toute capacité de battre en retraite.)

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