limites

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Que c’est difficile de poser une saine limite, d’assumer enfin la responsabilité de maintenir mon bien-être et mon équilibre !

je tremblais comme une feuille, en rappelant qu’une semaine de cohabitation, pour moi, c’est un défi, que nous avions voulu tenter mais que je sentais fort ma limite…

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un nouvelle ère commence. j’ai su poser une limite. je sais la tenir.

…et, de ce fait, revenir dans ma justesse : sentir la joie qui revient, la vie, le désir pour ci ou ça (proposer de faire un gaspacho)… c’est fou : dès que je ne me résigne pas, dès que je cesse de me plier, le cri des martinets devant la fenêtre revient intact – et à sa suite, l’infinie beauté du monde, et de l’instant, me cueille à nouveau, me saisit.

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en préparant le gaspacho, je tremblais de tout mon corps.

et puis c’est passé.

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comme un bouchon à faire sauter

pour pouvoir reprendre mes performances (même en vidéo), il faut que je me mette au clair avec cette histoire d’exotisme. Et de copie.

(il m’apparaît soudain que partout là où ça bloque – exotisme, copie, adresse – concerne le rapport à l’altérité)

il ne sert à rien de faire le beau, d’user mes forces, temps et compétences sur d’autres thèmes – c’est là que pour moi ça se joue ces temps ci

24 mars 2021

le moi prochain

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parler et agir selon sa justesse

tout en sachant qu’elle est partielle, transitoire

c’est ce qu’on peut faire de mieux pour le moi prochain

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prendre ce risque

d’exister maintenant

plutôt que d’attendre d’être le moi prochain

– celui qui aurait le droit, qui serait plus juste –

au risque qu’il ne puisse pas même advenir

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se cantonner

(des années de philosophie

des années d’élaborations de toutes sortes

pourquoi me contenter de cantonner ces outils au décoratif qu’on m’a prescrit

quand ils pourraient servir la vie-même

– la mienne du moins, dans l’exigence de justesse qui la fonde… la mienne du moins, qui est partie du tout tant qu’elle ne cherche pas – par peur ? – à se placer hors-jeu, au-dessus ou à l’abri)

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transformer l’opportunité

absurdité de vivre une vie pensée à ma place par d’autres, quand j’ai les capacités, au même titre que chacun.e (non?), de faire des choix et d’en répondre.

De plus, je crois que les remarques que font les gens visent plus à susciter de la discussion, de la réflexion, qu’à faire office de fourches caudines.

Quel gaspillage, là encore !

Quelle manière étrange, parfois, de transformer l’opportunité d’une réflexion, d’une interaction, d’un dépassement, en silenciation, inexistance, résignation…

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à nouveau

à nouveau je sens la joie du printemps .

Je crois que tout ça est vain – le plus beau des paysages, le soleil, le chant des oiseaux, la grande aventure de la vie – quand on se résigne à vivre hors de sa vérité.

Cette histoire de vérité, ce n’est pas sauver le monde, ce n’est pas le devoir, ce n’est pas être irréprochable.

c’est être, à chaque instant, au plus près, au plus exact de ce qui fait sens et valeur à nos yeux. À tel instant, avec telles forces, dans tel contexte – et tel rapport de force

l’estime mutuelle qu’on préserve en taisant un différend n’ a plus rien d’une estime mutuelle

l’amitié qu’on préserve en obtempérant contre sa conviction n’a plus rien d’une amitié

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de trop

la peur de déranger en existant me fait agir sur la base du postulat que mon existence est comme de trop

– que ce soit car trop partagée ou trop unique –

si je parvenais à désactiver ce postulat (objectivement ni plus ni moins vrai que son inverse, ou que toute autre affirmation de valeur ou de sens totalisante, absolue), je mettrai fin, il me semble, à une grande hémorragie d’énergie, et serais plusse en mesure de jouer ma partition, et la vie vaudrait à nouveau d’être vécue (pas comme un simple horizon de conformité plate et d’inaccessible irréprochabilité – être irréprochable, je crois, ce serait tout bonnement cesser d’exister : est-ce pour cela que j’en ai tant rêvé ?)

bon

ça va mieux en l’écrivant

(je pourrais commencer par poster ça,

pour brûler mes vaisseaux, m’ôter toute capacité de battre en retraite.)

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absurde

Baigné de chants d’oiseaux et de soleil, assis sur la colline face au chevreau, je savoure à nouveau l’existant, ma vie.

L’ombre jetée sur ma vie, la chape coulée sur ma vie, concerne avant tout – et peut-être seulement – mon rapport aux humains (et le porte-à-faux qu’il crée dans mon rapport à tout le reste : moi-même et le monde) – et cela, personne ne me l’impose. Seule l’empathie absurde, qui me fait écouter chacun.e plutôt que moi, me garde de tenir mon rôle à ma manière.

(Est-ce pour cela que j’ai coutume de déménager loin toutes les quelques années ? Pour fuir les milieux vis-à-vis desquels j’ai développé trop d’empathie?)

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conditions

… pas envie, pour autant, de fragiliser encore un « nous » déjà fort mis à l’épreuve…

à quelles conditions, donc, faire bénéficier le monde dont je participe de ma contribution propre (cesser d’être un poids mort) sans le mettre en danger ?

À regarder ce qui crée les scissions les plus dévastatrices, je crois pouvoir dégager quelques axes pour éviter ça :

  • parler en mon nom
  • ne pas présenter les opinions adverses comme dénuées de fondements ou comme m’étant tout à fait étrangères. Assumer l’ambivalence qui est la mienne, la complexité des questions qui me taraudent (je ne bloque pas depuis un an ou deux pour le plaisir)

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